Expositions de rentrée à Passerelle

Nouvelle thématique annuelle - Des photos, des photos, des photos... - Départ de la directrice.

Cette année est destinée à explorer la thématique du portrait au sens le plus large, et par conséquent, la photographie devrait être le support le plus représenté. Nous avons eu la chance d'avoir une présentation exhaustive des expositions par la directrice après une introduction de la présidente. Je vous en livre la teneur avec mes impressions, après une visite un peu écourtée (mais que j'ai complétée par la suite...).

[Ci-contre : vue depuis la mezzanine au moment du discours introductif]

Première expo au rez-de-chaussée : Ihr könnt euch niemals sicher sein / vous ne pouvez jamais être sûr. Elle montre les travaux des élèves de l'école allemande de photographie Ostkreuz. La thématique est la jeunesse -du point de vue documentaire- et des sujets très divers sont abordés. Le travail le plus abouti est, je pense, celui d'Adélaïde Ivanova. Elle a suivi quatre mois durant la vie quotidienne de deux jeunes femmes ayant commencé le traitement pour devenir deux jeunes hommes. L'existence de ces transgenres est montrée à travers une bonne vingtaine de photos montrant des moments-clés, des moments d'intimité ou des petits riens de la vie de tous les jours. Comme la réalité sociale m'indiffère assez profondément, j'ai préféré le travail le plus en décalage avec l'ensemble des pièces présentées dans cette salle, à savoir : les "mondes sonores" de Aras Götken...

Jusqu'au 24 novembre 2012.

Deuxième expo au rez-de-chaussée : Motor Show du photographe Ingo Vetter avec le collectif Detroit of Heaven Woodshop. Cette expo se compose d'une installation, d'objets variés et de photographies. Le collectif s'attache à montrer l'évolution de Detroit (USA) après que l'industrie automobile qui caractérisait la ville ait fait faillite. De ces sites industriels à l'abandon, il a retenu l'emblématique Tree of Heaven (palmier du ghetto), espèce originaire de Chine particulièrement invasive et résistante, qui colonise l'espace laissé vacant. J'ai été très enthousiaste aux diverses idées développées ici. Réalisme face aux difficultés, volonté de réagir et d'aller de l'avant, symbolique associée au nom du collectif,etc. En résumé, une approche rafraîchissante de la désindustrialisation en Occident.

Jusqu'au 15 décembre 2012.

A l'étage enfin, l'expo principale pour laquelle je vous recommande fortement la visite guidée. En effet, si de prime abord, c'est celle des trois qui paraît la plus simple, c'est celle, au contraire, qui requiert le plus de connaissances artistiques. Vous trouverez dans la mezzanine les commandes refusées :

portraits familiaux ou individuels refusés par leurs commanditaires. Dans la grande salle, des photos aux dimensions parfois imposantes et qui sont des portraits fictifs de riches américains (photo ci-contre). Chaque pièce est composé d'un décor fictif, de personnages en incarnant d'autres, bref, tout est faux. Pour autant les photos ne sont pas simplistes et pour s'aperçevoir de la supercherie, il faut observer en détail. De plus, chaque pièce fait appel à une ou plusieurs références de la peinture classique... Dans la salle centrale sont installées les commandes acceptées et la petite salle du fond accueille les collaborations.

Les modalités du portrait de Clegg & Guttmann, jusqu'au 19 décembre 2012.

Un mot enfin sur Ulrike Kremeier, future ex-directrice de l'association. Elle aura occupé ses fonctions à Brest sur une période de 7 ans -environ- et contrôlera le bon déroulement de la programmation jusqu'en septembre 2013. Elle a accepté l'offre d'un grand musée allemand et pratiquera à l'avenir sa langue maternelle au quotidien. Je n'ai entendu qu'une seule personne se réjouissant de son départ et j'ai, comme de nombreuses personnes sur place, exprimé mes regrets de la voir nous quitter. Je la connaissais peu, mais je suis sûr que sa grande simplicité et sa chaleur humaine manqueront à beaucoup d'entre nous quand un nouveau directeur sera nommé en janvier 2013.